Est-il valable si ceux-ci ne peuvent s'engager volontairement ?
Le baptême des bébés est répandu depuis le 2ième siècle du christianisme. On le trouve dans l'Eglise catholique et des églises protestantes. Luther et Calvin, les pères du protestantisme, ont conservé cette tradition chrétienne. Mais d'autres églises refusent ce baptême, dont les églises pentecôtistes, baptistes et adventistes.
1. La Bible ne tranche pas la question, car elle ne parle pas explicitement du baptême des enfants. Le débat sur ce problème est donc compréhensible. Cependant, le baptême des enfants peut être supposé dans les cas où l'on baptisait quelqu'un « et toute sa famille avec lui », ce qui semble inclure les enfants (cf. Actes 16.15 et 33 ; 1 Cor 1.16).
2. Jésus a dit : « Laissez venir à moi les petits
enfants » (Mat
19.14)
Cette parole n'est pas sans portée théologique. Car l'expérience prouve
que le petit enfant peut vivre très tôt de la grâce divine (dès 3-4 ans). L'Écriture le suggère d'ailleurs : « Ta majesté est chantée par des lèvres d'enfants, de
tout-petits » (Ps 8.3 - repris par Jésus en
Mat 21.16). « La Sagesse délie la langue
des tout-petits » (Sagesse
10.21). Dieu n'attend pas que les enfants aient l'âge de
raison (selon nos critères humains) pour leur conférer sa grâce.
3. L’on constate que des bébés peuvent être pris en sorcellerie dès le ventre maternel. Si Satan peut avoir une telle emprise sur les enfants, pourquoi Dieu ne pourrait-il pas y exercer lui aussi son œuvre de salut par le baptême ? Par exemple, on a pu voir un enfant de deux ans ne marchant pas jusqu’alors se mettre à marcher sitôt après avoir été baptisé (Bertoua). On peut alors comprendre comment, dès le 2ème siècle de l’Église, les parents ont jugé bon de plonger leurs enfants dans la vie divine par le baptême, dont le rite comprenait l’exorcisme pour délivrer l'enfant des influences maléfiques du démon.
4. De plus, ceci s’inscrit pleinement dans la ligne de notre prédestination à la vie éternelle. « En Lui [Jésus-Christ], Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption… » (Éph 1.4; Rom 8.28-30 ; 2 Thess 2.13). Le baptême est d'abord l'ÉLECTION et L’ADOPTION FILIALE de Dieu qui appelle et destine l'homme à la vie divine.
Il n'y a de salut que dans le Christ. Conscients de cela, les parents chrétiens sont invités à consacrer leur enfant à Dieu par le baptême. Ils lui donnent ainsi ce qu'il y a de meilleur pour lui, ce pour quoi il est né : la vie divine. C'est un choix pour le bien de l'enfant, de la même manière qu'on le fait vacciner, qu'on l'envoie à l'école, ou qu'on l'éduque dans la foi.
5. Bien évidemment, le baptême n'est pas une prison ou une contrainte imposée à l'enfant. Dieu nous a créés pour la vie et la liberté. Le baptême n’est que la SEMENCE de la vie divine. Ce sera à l’enfant d’y répondre plus tard par son engagement personnel. En ce sens, le baptême reste un ENGAGEMENT et une RESPONSABILITÉ PERSONNELLE de l'homme face à Dieu. C'est ainsi que le baptême demeure « l'engagement d'une bonne conscience envers Dieu » (1 Pierre 3.21) et une exigence de sainteté (lire Rom 6 ).
En présentant leur enfant au baptême, les parents doivent s'engager à éveiller et éduquer celui-ci dans sa vie chrétienne dès son plus jeune âge. Cela doit commencer par leur propre engagement de vie
chrétienne. Cette responsabilité est, hélas, trop souvent négligée ! Trop souvent le baptême des bébés se réduit à un rite traditionnel, sans engagement sérieux de la part des parents. Nos
listes paroissiales s’allongent, le peuple des baptisés grossit. Mais où sont ensuite les vrais enfants de Dieu ? L’important n’est pas que le peuple de Dieu grossisse en nombre,
mais qu’il grandisse en sainteté ! Peu importe
qu’il grossisse : même les cimetières grossissent !